Te toucher
C’est l’été. Je dors la fenêtre ouverte. La nuit je découvre le monde avec mes oreilles. C’est une sensation étrange.
Au départ, on a un peu peur et puis doucement la nuit nous apprivoise. Des images s’imposent à nos yeux clos.
Là une chauve-souris, le bruissement du vent dans les feuilles d’un chêne, un avion dans le ciel.
Tout devient clair.
Durant la journée, le bruit envahit tout et on n’entend plus le bruit des choses.
Finalement, tous ces sens ne nous enchantent pas de la même manière.
Le goût qui repaît les gourmands avides de bonne chère, l’appendice nasal qui frémit quand une nouvelle odeur vient à passer, la vue poussée par la curiosité.
L’ouïe qui est très sollicitée a fini par haïr le téléphone.
Et le toucher… TE TOUCHER.
De cela, je ne pourrai plus me passer.
Le grain de ta peau, plus lisse à certains endroits.
Douce et agréable, tremblante sous mes doigts.
Les poils se hérissent, elle réagit sans pouvoir me résister et j’adore ça.
Tes bras s’étirent pour mieux m’enlacer.
Ta bouche me cherche.
Te frôler encore afin de te mettre en appétit.
Glisser tout le long de ton dos.
Te toucher avec chaque partie de mon corps, pour t’entendre me murmurer…encore.