Jouer n’est pas tuer
Jouer, forcer ses doigts à monter encore et encore ce clavier comme d’autres des échelles.
Avoir mal aux poignets mais ne pas faiblir et jouer encore plus fort.
Transpirer de rage dans son corps mais ne jamais faiblir.
Touches blanches ou moires, à l’assaut jamais je ne flanche.
Quelques soient les notes, faire sortir de cet instruments des sons qui me parlent, comme un dialogue déchaîné entre deux personnes consentantes qui voudraient avoir le dernier mot.
à moi les quadruples croches, les sextolets et les appoggiatures.
Enfin tous ces ornements qui en harmonie chantent la mélodie… J’use de la trille car je retrouve dans les demi-tons ce petit air slave que j’apprécie tant.
Je me concentre et je lutte contre l’écriture folle de Bach, de Liszt ou de Schubert. Avec Mozart, l’air est enjoué mais n’enlève rien à la complexité.
La musique est un sport qui demande de l’endurance et de la volonté aussi. Ingrat parfois quand d’un jour à l’autre je trébuche là où hier encore je sautillais sans faillir.
Sans être virtuose, vouloir se faire plaisir avant tout. Chanter si le coeur nous en dit. Créer et sur la partition écrire ces petits signes qui feront le morceau. Raturer encore et encore jusqu’à trouver la note juste. Travailler toujours plus pour finalement atteindre le plaisir. Celui de jouer juste et bien en place…même si la perfection n’existe pas, essayer de s’en approcher…rien qu’une fois.