«- Bardamu, qu’il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n’en dis pas de mal !… – T’as raison, Arthur, pour ça t’as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d’opinions, ou bien si tard, que ça n’en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C’est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C’est pas une vie… – Il y a l’amour, Bardamu ! – Arthur, l’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches et j’ai ma dignité moi ! que je lui réponds.»
Je n’ai pas lu Céline, je l’ai écouté! Et comme il est écrit dans un langage parlé avec un peu d’argot, bien m’en a pris.
Ce fut grâce à la voix de Denis Podalydès! Quelle voix…il m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière ligne, le dernier mot et j’aurais voulu que cela ne s’arrête jamais! Quel voyage ou plutôt quelle errance…
Un héros qui détruit tout ce qu’il touche, qui refuse l’idéalisme, le bonheur…comme si c’était une maladie! Un héros qui se complet dans la lâcheté. Une véritable critique du monde d’alors aussi (la guerre, les colonies, le début des constructions en séries au USA….)
Une autre époque en d’autres lieux…
J’aurais voulu écrire les mots…il est des livres qui marquent le coeur, celui-ci en fait partie.
Citations :
« Ne croyez donc jamais d’emblée au malheur des hommes.Demandez-leur seulement s’ils peuvent dormir encore ? … Si oui,tout va bien. Ca suffit. »
« Ce monde n’est qu’une immense entreprise à se foutre du monde. »
« Etre seul, c’est s’entraîner à la mort. »
« Tout est permis en dedans. »
« Presque tous les désirs du pauvre sont punis de prison. »
« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. »
« L’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches. »
« La médecine, c’est ingrat. Quand on se fait honorer par les riches, on a l’air d’un larbin ; par les pauvres, on a tout du voleur. »
« Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déceptions et fatigues. »
« Il n’y a pas de vanité intelligente. »
« La beauté, c’est comme l’alcool ou le confort, on s’y habitue, on n’y fait plus attention. »
« Une ville sans concierge ça n’a pas d’histoire, pas de goût, c’estinsipide telle une soupe sans poivre ni sel, une ratatouille informe.
« L’amour c’est comme l’alcool, plus on est impuissant et saoûl et plus on se croit fort et malin, et sûr de ses droits. »
Sur cette dernière citation, je rajoute que j’ai pardonné leurs méchancetés.
La souffrance des gens méchants,c’est si vrai,
le livre audio je n’ai pas encore essayé,il le faudra,
très bonne soirée à toi.
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