L’ange déchu
Sur la plage, cheveux au vent, elle regarde l’océan.
Dans sa main, un portable, elle attend.
Depuis des jours, elle espère un appel, un signe, un mouvement.
Depuis des nuits, elle cherche le sommeil, vainement.
Le soleil peut briller, elle reste dans le brouillard.
Les étoiles peuvent briller, elle a le cafard.
Sur la plage, cheveux au vent, elle observe au loin,
Les navires qui au port ramènent les marins,
Le phare qui leur ouvre grand les bras,
En leur chantant, ah, ça ira, ça ira.
Pour elle, point de tendresse, de câlin ni même de baiser.
Juste la froidure, la solitude et les regrets.
Sur la plage, cheveux au vent, elle finit éplorée.
La rivière des larmes a fini par s’assécher.
Mais dans son coeur, à tout jamais, quelque chose s’est brisé.
La confiance en l’autre, le partage, le respect.
Dans la mer des sentiments, plus jamais elle ne voudra plonger.
Le voyage est trop cruel et il lui a coupé les ailes,
Pour voler vers le bonheur, tout là-haut dans le ciel.