Le manque
Après tant d’années passées à tes côtés, comme tu vas me manquer.
Toutes ces fois où j’ai mis mes petits pieds dans tes grands pas,
Tous les petits déjeuners passés à rire pour bien commencer la journée,
Comme ils vont me manquer…
Te regarder discuter, argumenter, parfois t’énerver, pour ce que certains appelleraient des peccadilles,
Des petits riens, un véritable régal pour mes oreilles, qui déjà se sentent flouées pour l’éternité.
Qui d’autre pourra avec sa douce voix me rassurer, me prendre dans ses bras,
Me chanter la douce mélodie que tu avais composée juste pour moi?
Chaque matin, après avoir passé une éternité dans la salle de bain,
Il te fallait un temps infini pour t’habiller.
Tu hésitais, revenais sur ton premier choix, levais les yeux au ciel…
Combien de fois t’es tu découragé(e) pour finalement enfiler ton indémodable jean et ton grand pull vert?
Celui-là même qui avait l’air d’être tellement plus vieux que toi et qui pourtant est toujours là!
Tu finissais toujours par me lancer un regard noir, une mise en garde qui signifiait :
- Si tu oses te moquer, je t’avale toute crue!
Je me sauvais alors en courant, éclatant d’un rire tonitruant, poussé à l’extrême,
Une véritable provocation afin que tu te lances à ma poursuite en poussant de grands hurlements.
- Même pas peur, tralalalalère….même pas peur!
Si c’était vrai hier, aujourd’hui tout est différent et je me morfonds.
J’ai bel et bien peur.
Peur d’oublier petit à petit ton visage, ta voix, ton odeur.
Toutes ces choses qui étaient toi.
Les années les avaient tatouées sur ma peau, gravées sur mon coeur.
Et pourtant, j’ai peur!
Photos et films deviendront ternes à force d’être regardés.
Je parlerai de toi, je te parlerai même tout bas, tout le temps.
Cela ne me fait pas peur.
Comme tu vas me manquer.
Pourquoi ne t’ai-je pas dit plus fort et plus souvent je t’aime,
Quand tu étais encore là?