
Elle, seule, calme et belle.
Lui, nature, mal rasé, un look de méchant garçon, celui qui attire les filles…et, un parfum…inoubliable.
Le chemin.
Apparemment le même…ils vont se rejoindre. Bientôt? Pourquoi?
Le destin très certainement ou Cupidon qui en a ras le bol de toutes ces âmes esseulées. Au début cela l’amusait mais après tant d’années et si peu de réussite…il aimerait changer de fonction. Cela fait plusieurs fois qu’il demande audience mais là-haut on l’éconduit tout le temps.
-Bonjour lance le jeune-homme en la regardant droit dans les yeux. Sur de lui, comme toujours.
-Bonjour, murmure-t’elle doucement, détournant le regard afin de mieux montrer son indifférence.
Il est furieux. Son charme n’a pas opéré. Après la colère, le doute.
Et, elle continue sa route. Elle l’a déjà oublié.
Pourtant, un parfum vient lui chatouiller les narines encore et encore…une odeur délicate qui l’interpelle et la suit. Elle se retourne. Personne. Aurait-elle rêvé?
Et Cupidon, qui s’énerve. C’était sa dernière flèche et il a failli. Sa vue n’est plus aussi bonne. Elle le trahit.
Que va-t’on faire pour ces 2 coeurs…les laisser refroidir jusqu’à ce qu’ils gèlent et se brisent?
La jeune-femme fait maintenant demi-tour. Elle cherche. Elle chasse. Ses sens sont en émoi. Son coeur s’emballe, elle ne comprend pas. Elle, si seule, si calme, si belle. Elle ne se reconnait pas. Elle ne se maîtrise plus.
Déjà, elle rosit en apercevant une silhouette à l’horizon. Son pas s’accélère. Elle doit le rejoindre avant qu’il ne prenne l’autobus. Alors, elle court, elle est à quelques mètres encore et le bus qui arrive…cinq mètres, 4 puis 3…il ne la regarde toujours pas. Il saisit la poignet afin de monter dans l’autocar, une marche puis deux…Le film tourne au ralenti la scène maîtresse.
Elle crie avant que la porte ne se referme, elle crie toute sa souffrance, son désespoir aussi et puis, l’absence…toutes ces années de solitude.
-Reste! Un hurlement qui retentit sur les murs de la ville, qui pendant quelques instants rebondit et fait écho!
Elle a tendu les bras. Il a tourné la tête.
Et comme dans les histoires où tout se termine bien, dans un fondu au noir, leurs yeux se sont souri…