4 novembre 2012 0 Commentaire

C’est arrivé aujourd’hui

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Avant Coluche, Al Capone invente les restos du coeur à Chicago.

Une longue file d’hommes et de femmes patiente devant le 935 South State Street, un immeuble situé dans l’un des quartiers les plus pauvres de Chicago. Nous sommes le 4 novembre 1930, jour de la Thanksgiving (les actions de grâce). L’Amérique est plongée en pleine récession, des millions de malheureux ont perdu leur emploi. Ils ont le ventre creux. Ils peuvent crever la bouche ouverte, le gouvernement s’en fiche. Mais pas le grand, le généreux Al Capone, le philanthrope.
Le gangster a tout simplement besoin d’améliorer son image de marque, car les poulets sont sur ses talons. Passer du statut d’ennemi public numéro un, à celui d’ami public numéro un. Et comment mieux y arriver qu’en remplissant le ventre creux des milliers de chômeurs ayant perdu leur emploi ? Il est malin, l’enfoiré.
Quarante jours durant, à raison de trois festins quotidiens offerts à mille personnes, le resto du coeur d’Al Capone sert 120 000 repas. Il n’y a pas tous les jours de la dinde au menu, parfois du pot-au-feu, du poulet. Le plus souvent une bonne soupe roborative et du pain. À 31 ans, le gangster est l’homme le plus puissant de Chicago. Il empoche, dit-on, jusqu’à 6 millions de dollars par semaine grâce au racket, au proxénétisme et au trafic d’alcool.
Aussi, les 12 000 dollars qu’il aurait dépensés pour nourrir les chômeurs ne sont qu’une goutte de soupe dans un chaudron. D’autant que ses hommes de main ont gentiment invité les commerçants du quartier à verser leur obole. Pourtant, le gangster n’atteint pas totalement son objectif. Si son apparente générosité lui vaut la reconnaissance populaire, en revanche, ni l’attorney général, qui est à ses basques, ni le fisc ne se laissent impressionner. Au contraire même, ils se demandent d’où vient le pognon. La presse a beau donner la parole aux pauvres qui affirment que le bootlegger (trafiquant d’alcool) fait davantage pour eux que le gouvernement, Capone reste dans le collimateur des fédéraux qui mettent même les bouchées doubles… après le fameux repas de la Thanksgiving.

Le 5 juin 1931, Capone est inculpé pour fraude fiscale et infraction à la loi sur la prohibition. Il retrouve le baron Ernest-Antoine Seillière dans le bureau du juge d’instruction. Enfin, le 14 octobre, Al Capone se retrouve en prison pour les huit années suivantes. C’est à son tour de goûter à la bonne soupe gratuite de l’État.

Article tiré du Point.
Par FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS

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