Souffrance
Je sais la reconnaître lorsqu’elle vient frapper à ma porte.
Depuis quelques temps, elle sonne trop régulièrement.
J’ai maintenue la maison close aussi longtemps que j’ai pu,
Mais, à l’usure elle m’a finalement vaincue.
Maintenant, elle me gangrène un peu plus chaque jour,
J’ai bien peur que le bateau ne finisse par sombrer.
Alors, je m’accroche à une branche, belle et solide qui est à ma portée.
Elle appartient à un arbre centenaire, indestructible, fort et solitaire.
Je ne refuse pas son aide car elle est loyale et sincère.
Ainsi je garde la tête hors de l’eau et dans le futur me projette.
Les mots sont parfois aussi cruels que les actes.
Ils vous transpercent le coeur comme autant de lances.
Je préfère les verbes qui embrassent, enlacent qui vous tiennent chaud.
J’ai ôté ma cotte de maille, et me voici nue.
Le plaisir de la chair est une évidence pour qui aime.
Il ne faiblit jamais quand les âmes complices se mélangent.
Il devient solitaire quand l’autre fait place à l’indifférence ou a trop d’exigences.
Non, je ne serai pas son esclave, je garde la tête haute.
Même avec ma douleur, j’irai chercher le bonheur.
Il nous appartient à tous de toiser le mal du coeur.
Être heureux sans concession, sans rationnement.
Te crier que je t’aime parce que cela m’étouffe,
Malgré ton absence…